Publié : 15 mars 2012

1940 : exode

L’appel de Christian Carion à la mémoire des nordistes...

07 mars 2012

L’appel de Christian Carion à la mémoire des nordistes...

Ce n’est pas si souvent qu’on a l’occasion de construire un film avec son réalisateur. C’est pourtant la proposition - très décente - que fait le réalisateur de « Joyeux Noël » aux Nordistes.

Si Christian Carion est aujourd’hui de tous les médias, ce n’est pas, une fois n’est pas coutume, pour faire la promotion de son nouveau film. Le réalisateur de L’affaire Farewell et de Joyeux Noël veut lancer un appel.

Un appel à la mémoire des Nordistes, à travers laquelle il espère pouvoir remonter le temps, jusqu’aux années 40. « Ma mère me raconte depuis des années la même histoire, celle de son exode, avec toute sa famille, à l’arrivée des Allemands dans le Nord. Une histoire qui n’a pas été traitée, un vrai sujet de film », raconte-t-il.

Un film qu’il compte bien écrire donc, et tourner « dans la région, à l’été 2013 ou 2014 », annonce son producteur Christophe Rossignon. Cela paraît loin pour le commun des mortels, mais en termes cinématographiques, c’est maintenant !

« J’imagine un film spectaculaire, parce qu’il se passe beaucoup de choses. Il y a l’armée anglaise, ces officiers qui n’ont pas réussi à rejoindre la côte avant l’arrivée des Allemands, des soldats de métier qui, en partant, sabotent où ils peuvent. Il y a, à Arras, le préfet qui prépare l’évacuation. On lui demande ce qu’on fait des malades de l’hôpital. Ceux qui peuvent bouger, on les emmène, les autres... On compte sur la miséricorde des Allemands ! Pour la prison ? On ouvre tout : c’est des Français, on ne va pas les laisser aux Allemands ! » Des anecdotes, il en a... Des histoires sorties des archives et des mémoires « officielles ».

Mais ce que le cinéaste recherche aujourd’hui c’est la vérité populaire de son sujet : « notre intention c’est de faire un film juste, et de rendre la réalité de l’époque, jusqu’aux détails. Ce que les témoignages racontent, c’est du concret. Ma mère qui me parle du chariot et de ce qu’il y avait dessus, je ne peux pas l’inventer. J’ai besoin de la mémoire des familles. » C’est donc à la rencontre de ceux qui ont vécu cette « évacuation », un exode qui a laissé la France en 10 jours dans un état sauvage, qu’il souhaite faire appel, « pour que la génération qui s’en va laisse des traces à la génération suivante ». Et s’il a déjà une trame, rêve d’un « western » sur les routes du Nord, il attend tout de même beaucoup de cet appel. « Il faut juste que les gens nous préviennent qu’ils ont des choses à dire. Et après c’est à nous de venir les voir, et de remettre tout ça en ordre ». Un travail finalement assez vertigineux : « Ça ne me fait pas peur, assure Christian Carion. Je sais qu’à un moment, il y a saturation et que beaucoup de choses se recoupent. Au final, le scénario reprend le dessus. De toute façon, on prendra le temps qu’il faudra ».

En attendant, c’est à vous, Nordistes, de prendre la main et d’apporter votre brique - rouge bien sûr - à son édifice cinématographique !

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Post-scriptum

Si vous voulez témoigner ou contacter la production, vous pouvez vous adresser, sur le site « www.enmai-lefilm.com, par mail à en.mai-temoignages@nord-ouest.fr ou par courrier à « En mai... Témoignage, 41 rue de la Tour d’Auvergne, 75009 Paris »