Publié : 18 novembre 2010

Cambrai

samedi 20 novembre 2011

sur les traces encore visibles de la Bataille de Cambrai

samedi 20 novembre 2011

Voici très exactement quatre-vingt-treize ans (moins deux jours, on vous l’ac- corde !) débutait la célèbre, mais non moins terrible Batail- le de Cambrai. Une centaine de milliers d’hommes allaient y perdre la vie (à peu de choses près, autant dans le camp alle- mand que dans celui anglais), sans parler d’environ 20 000 « disparus ». Samedi, l’office de tourisme propose des visites en minibus du champ de bataille. Passionnantes et émouvantes.

PAR BRUNO DEMEULENAERE

bdemeulenaere@lavoixdunord.fr

C’est à bord de minibus que le public replongera dans cette bataille qui restera comme la première de l’histoire de la guerre où des blindés « ont été utilisés comme pièce maîtresse de l’opération militaire », explique le guide-conférencier Philippe Gantiez. Mais ce n’est pas sa seule spécificité : « L’emploi massif de tanks, presque cinq cents, ce n’est pas rien, mais c’est aussi la première fois qu’on utilise l’observation aérienne "puissance 10" ». De fait, l’aviation anglaise aura patiemment cartographié les défenses et positions allemandes avant l’attaque. « On utilise aussi de nouvelles technologies, comme les obus fumigènes ». Et surtout, autre nouveauté : « On y a cultivé le secret jusque dans les moindres détails » : les chars transportés sur rails cachés dans des caisses, la stratégie globale de l’attaque « cloisonnée »...

La visite dure environ trois heures. Elle est ponctuée de plusieurs haltes, notamment aux divers monuments : celui du Caribou, à la Montagne blanche de Masnières celui des Nations, à Flesquières ; celui de Louverval, en hommage aux disparus de Commonwealth... On traverse, et on s’arrête ici ou là, dans les villages de La Vacquerie (au clocher reconstruit en forme d’obus, en hommage aux martyrs du hameau), de Villers-Plouich, de Marcoing, de Bourlon, de Ribécourt-la-Tour (alors transformé en village de toile pour y établir un hôpital de campagne), etc. On découvre certains cimetières (Bourlon...), on s’arrête également aux endroits stratégiques, comme sur les buttes du Bonavis ou de Flesquières, d’où les Allemands pouvaient observer toute la campagne et ont pu combattre l’avancée anglaise. Et puis, il y a aussi l’inévitable arrêt dans la grange qui abrite le tank Mark IV de/à Flesquières... « Il y a tant de choses à raconter », soupire, presqu’à regret, le guide. Car les deux accompagnateurs ne se contentent pas d’expliquer la situation politique et militaire de l’époque. C’est sûr qu’ils donnent les raisons de la présence allemande à cet endroit (débâcle suite à la bataille de la Somme, édification de la ligne Siegfried..,), de l’importance stratégique de Cambrai (noeud routier et ferroviaire). C’est sûr qu’ils détaillent l’importance géographique du champ de bataille, le déroulement des faits... Mais la visite fourmille aussi de mille anecdotes : souterrains cachés, rendez-vous manqués, les « limites » des tanks... Au final, les visiteurs découvrent que, si les premières heures de l’offensive ont été un réel succès, le fait est que la Bataille de Cambrai n’en aura pas été un. Mais novatrice dans sa conception, elle reste « un exemple. Elle a permis d’imaginer une autre manière de faire la guerre », conclut le guide. •

Réservation impérative au Tél : 03 27 78 36 15. Départs ce samedi à 9 h et 13 h 45. Tarif : 15 E par personne.